Avec une croissance exponentielle depuis son ouverture en 2015, Bruzzo Dubucq se porte à merveille et ce n’est pas un hasard. Tout y est. En plus de maîtriser des compétences ultraspécialisées comme la tokenisation de l’immobilier ou des titres de sociétés grâce à la blockchain, ou encore l’expertise de pointe permettant de transmettre les patrimoines immobiliers grâce à la société en commandite simple, les associés ont le goût du challenge et ont défendu l’intérêt de leurs clients dans le cadre de contentieux complexes contre Microsoft, Google, Tesla, Apple ou encore Uber.  Ces affaires sont sensibles et les associés audacieux. Le cabinet s’est également doté d’une legaltech désignée "Action Prévention" qui a été plébiscitée par la Banque de France, les acteurs du restructuring, et labellisée par le CNB.

Décideurs. Comment se porte l’activité contentieuse, activité phare du cabinet Bruzzo Dubucq ?

Cédric Dubucq. L’activité contentieuse est très soutenue : la gestion du contentieux pénal en France et aux États-Unis où le cabinet représente les investisseurs lésés de FTX, plateforme américaine de cryptomonnaie qui a fait faillite à la suite de multiples scandales, une autre initiée pour malversation comptable à l’encontre d’administrateurs d’Orpéa avec un préjudice allégué de plus d’un milliard d’euros ou encore le contentieux de concurrence déloyale des taxis contre Uber avec là encore un préjudice majeur de 450 000 000 d’euros. Gagner des dossiers contre Google et Microsoft pour pratique anticoncurrentielle nous a permis d’amplifier notre pratique de manière significative.

"Notre département M&A fonctionne à plein régime"

Et sur le volet M&A ?

Au sein de notre département M&A qui fonctionne à plein régime, nous intervenons sur une vingtaine d’opérations small cap et mid cap par an. Notre expertise sur la transmission patrimoniale au moyen de la société en commandite simple est devenue notre marque de fabrique. Au sein de notre département blockchain, nous mettons en place pour des entreprises en hypercroissance des dispositifs d’intéressement, sans BSPCE, encapsulés sur la blockchain partout en Europe.

"Nous misons sur la creation d’un département droit penal des affaires et droit pénal financier" 

Comment intégrez-vous les révolutions numériques en cours à votre activité ?

Nous avons créé une legaltech à des fins de prévention, solution numérique qui détecte la défaillance d’une entreprise en quatre questions et facilite ensuite la mise en relation avec un administrateur judiciaire ou un avocat spécialisé. Le développement de cet outil, que nous avons réalisé au sein d’une structure associative, nous a valu de remporter le prix de l’innovation du CNB. La prochaine étape sera de proposer des licences gratuites aux services des impôts, aux avocats et plus généralement aux professionnels du restructuring et peut-être même aux régions. Le cabinet est également actionnaire de plusieurs start-up ou legaltechs : Capblock, Prédictice, Call A Lawyer ou encore Widerpay. Ces initiatives innovantes en marge de notre pratique traditionnelle sont ancrées dans notre ADN.

Vous avez créé une clinique juridique de droit des affaires en 2015. Quels retours espériez-vous de ce projet ?

Montée dès l’origine du cabinet en partenariat avec des incubateurs, notre clinique de droit des affaires offre la possibilité à des autoentrepreneurs, des chefs d’entreprise, des artisans des start-up, etc., de bénéficier de consultations gratuites dans nos locaux tous les samedis matin. Pour les étudiants en droit, triés sur le volet, qui s’y investissent, c’est l’occasion de commencer dès leurs études une pratique professionnelle du droit venant compléter leur formation universitaire. Pour nous, c’est une démarche à vocation sociale et par la même occasion une façon de repérer les talents.

Comment voyez-vous l’avenir du cabinet ?

En ce moment, nous misons sur la création d’un département droit pénal des affaires et droit pénal financier compte tenu de l’inflation des affaires pénales dans le secteur de la blockchain et de la cryptomonnaie.

Les progrès phénoménaux de l’IA vous inquiètent-ils ?

Nous intervenons sur des secteurs résilients et les contentieux complexes ne sont pas concurrencés par l’IA, nous n’avons pas d’inquiétude de ce côté-là. Nous avons de la ressource et de sérieux atouts. Dans le domaine des procédures collectives, à Aix-en-Provence nous apparaissons sur 70 % du rôle de chaque audience et en ce qui concerne notre practice conseil, plus de 20 entreprises clientes nous font confiance et externalisent leur direction juridique au sein de notre cabinet sur le long cours.

Votre structure est passée de deux à six associés en huit ans. Quelle est la taille critique à ne pas atteindre selon vous ?

Ne jamais atteindre plus de 40 avocats. Je crains de ne pas me souvenir des prénoms de tous les membres du cabinet avec un effectif pareil. Nous tenons à notre gouvernance familiale. Nous sommes six associés rémunérés et engagés de la même façon ce qui nous permet d’éviter les problèmes de gouvernance, les dissensions entre associés, de parler d’argent et surtout de confier un dossier à un avocat pour de mauvaises raisons. Notre règle avec les associés c’est un pour tous, tous pour un. Une équipe de trente-cinq avocats avec les bons éléments, c’est impeccable !