« Les 60 propositions que j’ai émises sont toutes tournées vers la justice et l’égalité ».
« Les 60 propositions que j’ai émises sont toutes tournées vers la justice et l’égalité ».


Face à la création d’une nouvelle tranche d'impôt de 45 % pour les revenus supérieurs à 150 000 euros par part et au relèvement de l’ISF, ne craignez-vous pas de favoriser l’exil fiscal ? Envisagez-vous la création, comme aux États-Unis, d’un impôt pour les expatriés ?

François Hollande.
D’abord, les exilés sont déjà partis ! Le bouclier fiscal de 2007 était censé les faire revenir. Le Président actuel est ensuite revenu dessus.
Nos compatriotes attendent de la règle qu’elle soit claire et ne change pas. Une fois la règle fiscale posée, elle ne sera plus changée. La première loi votée sera une loi de programmation définitive et une loi de réforme fiscale.
Les plus hauts revenus peuvent comprendre qu’un effort est souhaité. Et qu’il est plus légitime de s’adresser à eux qu’à ceux qui ont beaucoup moins. Il y a aussi de l’honneur à se dire qu’à un moment ceux qui ont le plus bénéficié de cadeaux fassent un effort pour contribuer davantage.


Les 29 milliards d'euros économisés sur l’annulation des niches fiscales (17,3 milliards sur les entreprises et 11,8 sur les ménages les plus fortunés) ne correspondent-ils pas à un nouveau plan de rigueur ?

François Hollande.
De toute façon, ces 29 milliards devront être trouvés par le prochain président de la République. Ce ne sont pas 29 milliards que j’aurais dépensé, ce sont 29 milliards indispensables pour redresser nos comptes publics, pour avoir un déficit de 3 % en 2013 et pour arriver à l’équilibre en 2017.
La seule question qu’il faut se poser, c’est : comment, vous, prochain président de la République, allez-vous financer ces 29 milliards ? Dans la stratégie de finances publiques présentée par l’actuel Président et le gouvernement, il y a une augmentation des prélèvements obligatoires.
Le grand débat de l’élection présidentiel n’est pas « faut-il trouver 29 milliards ou un peu moins ou un peu plus ? », mais « qui va les payer ? ». Je réponds que ce seront les plus grandes entreprises, celles qui ont bénéficié de niches et particulièrement de niches sociales exagérées ainsi que les plus hauts revenus et les plus grandes fortunes.


Vous aviez parlé de réenchanter le rêve français. Qu’est-ce qui, dans votre programme, est susceptible de faire rêver les Français, et les Français de gauche en particulier ?

François Hollande.
Si j’ai insisté aujourd’hui sur le financement, c’est parce que la crédibilité repose sur la capacité de pouvoir dire comment les mesures que j’avance peuvent être couvertes sans conséquence pour les Français.
Si je voulais insister sur une grande mesure, c’est l’éducation, l’école, la jeunesse et l’emploi. Tout ce que je propose – contrat de génération, priorité pour l’école, accompagnement des jeunes en difficulté, soutiens des parcours de formation dans les filières professionnelles ou à l’université – est tourné vers les jeunes.
Je veux que les Français n’aient plus peur de l’avenir et ne soient plus dans un rapport d’insécurité.
Le rêve c’est d’être capable d’être fidèle à ce qui est notre histoire. J’ai suffisamment insisté au Bourget sur la justice. Les 60 propositions que j’ai émises sont toutes tournées vers la justice et l’égalité.

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