Décideurs. Selon vous, quelle image offre Toulouse dans les médias, auprès des décideurs économiques et politiques ? La ville souffre-t-elle d’un déficit de visibilité ?
Olivier Piquemal. L’activité toulousaine est assez bipolaire : elle s’articule autour de l’aéronautique et du rugby ! La ville et la région dans son ensemble souffrent d’un déficit de notoriété et de rayonnement. Quelle que soit sa couleur politique, l’équipe municipale est depuis longtemps attentiste. Sans parler de sa rivalité ancestrale avec la ville de Bordeaux, qui elle, a su se mettre en valeur.
Toulouse devrait être la troisième ville de France en nombre d’habitants d’ici deux décennies, elle ne peut se complaire dans un monoclientélisme, ce confort conféré par un seul secteur. La ville a clairement un problème de visibilité : Paris a du mal à lui faire une place dans le « plein sud » aux côtés d’autres métropoles. Si l’on prend par exemple la communication ferroviaire, nous faisons face à un problème de combativité : Toulouse n’a toujours pas de liaison TGV avec Paris, le projet n’arrivera qu’en 2017, au plus tôt.
Autre exemple, la ville a été repêchée lors du choix des villes hôtes pour l’organisation de l’Euro 2016: cela démontre le manque de lobbying et l’attentisme actuel qui prévaut à Toulouse.

Décideurs. La notoriété de Toulouse s’appuie principalement sur les secteurs aéronautiques et scientifiques. Comment mettre en valeur les autres ?
O. P. Je pense que la priorité est de mettre en exergue les succès actuels, tel que le Cancéropôle . Le tissu industriel local est avant tout composé de sous-traitants pour l’industrie aéronautique : il est nécessaire de développer les acquis pour ouvrir d’autres perspectives. L’immobilier est, par exemple, un autre secteur dynamique pour la ville et la région.
Le principal problème de la ville est son ordre de priorité : elle met en avant sa douceur de vivre avant le tissu économique. La communauté d’agglomération est en train de grandir, une nouvelle stratégie dans le domaine des transports se met en place. Nous en sommes aux balbutiements, mais tout retard est rattrapable.

Décideurs. Quelles sont, selon vous, les personnalités toulousaines montantes ?
O. P. Je citerai bien sûr Fabrice Brégier, nouveau président d’Airbus, et Alain Di Crescenzo, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse et à la tête de l'éditeur de logiciels de conception assistée par ordinateur IGE+XAO.

Décideurs.
Vous avez créé il y a deux ans Capitolivm. Quel est l’intérêt de ce cercle local ?
O. P. Je souhaitais aider au rayonnement de Toulouse en attirant des personnalités nationales, pour leur offrir une vision plus claire du dynamisme de notre ville. Capitolivm est un cercle de décideurs, issus du monde économique, culturel ou sportif, qui font Toulouse. Nos membres sont des toulousains ou des personnes à la tête de structures toulousaines incontournables mais aussi les responsables régionaux des plus grands groupes français. Le cercle est une photographie de la société civile locale.

Décideurs.
Quelles sont les prochaines étapes de son développement ?
O. P. À court terme, Capitolivm a l’ambition d’atteindre une taille critique plus importante. Pour le moment, nous comptons quatre-vingts membres. Et bien sûr, asseoir notre notoriété, en invitant des personnalités prestigieuses. Luc Oursel, président d’Areva, sera notre intervenant en juin. L’été dernier, Capitolivm a été désigné comme l’un des deux cercles les plus influents de Toulouse par L’Expansion.

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