Si les électeurs de gauche approuvent majoritairement la Nupes, la vision n’est pas la même selon que l’on soit insoumis, écologiste ou socialiste, révèle un récent sondage BVA-RTL.

Formée avant les élections législatives de 2022, la Nupes a permis à la gauche française de sauver les meubles et de regagner des sièges à l’Assemblée nationale. Ce bord politique n’avait que 64 députés en 2017, il en compte désormais 151.

Aucun des mouvements membres de l’alliance ne peut se plaindre. Les Insoumis sont passés de 17 à 75 sièges mais les autres partis y trouvent leur compte. Les socialistes sauvent le même nombre de députés (31) malgré la catastrophe industrielle de la candidate Anne Hidalgo. Le groupe GDR (essentiellement composé de communistes) augmente sa taille et passe de 16 à 22 députés. Enfin, les Verts reviennent en force au Palais-Bourbon avec 23 sièges.

Mais cet accord n’est pas exempt de défauts. Plus que jamais, la gauche semble se rétracter sur les grandes agglomérations. Ainsi, un tiers des députés Nupes sont élus en Île-de-France, le taux montant à 40 % pour les Insoumis. En revanche, les héritiers du Front populaire sont en recul dans les zones rurales et péri-urbaines. Au quotidien, ce sont les députés du groupe LFI qui font le plus parler d’eux, occupent l’espace médiatique avec une stratégie politique de « conflictualisation » à laquelle écolos, communistes et socialistes ne sont pas habitués.

Les électeurs de gauche sont donc divisés sur l’alliance. L’Observatoire de la politique nationale du mois de juin effectuée par BVA et RTL en est la preuve. Globalement, 61 % des sympathisants de gauche souhaitent que la Nupes se poursuive. Mais si le score est de 85 % chez les Insoumis, les socialistes et les écolos sont bien plus circonspects.

15% des sympathisants LFI souhaitent suspendre la Nupes contre 49% chez EELV et 62% au PS

Ainsi, un sympathisant EELV sur deux souhaite que l’accord soit stoppé. Pire encore, 62 % des sympathisants PS sont de cet avis. Une moyenne très légèrement supérieure à celle de l’ensemble des Français (61 %)

 Cette situation contribue à des tensions au sein de la direction du parti à la rose entre les « loyalistes » menés par un Olivier Faure fragilisé en interne et une opposition véhémente dont Nicolas Mayer-Rossignol, Hélène Geoffroy ou Carole Delga sont les porte-étendards. Sans compter Bernard Cazeneuve qui avance patiemment ses pions…

Lucas Jakubowicz

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