Le président et actionnaire majoritaire du groupe familial Martin Belaysoud Expansion prendra la suite de Geoffroy Roux de Bézieux à compter du 17 juillet. Partisan de baisses d’impôts supplémentaires pour les entreprises, il milite en faveur de la réforme du lycée professionnel et souhaite que le patronat français pèse davantage à Bruxelles.

 Les votes ne laissent pas place au doute. Ce 6 juillet, Patrick Martin a été élu à la présidence du Medef avec 73,98 % des voix, loin devant sa concurrente Dominique Carlac’h. Dès le 17 juillet, le nouveau patron des patrons succédera à Geoffroy Roux de Bézieux dont il était le numéro 2. Si Patrick Martin connaît bien l’organisation, il est le premier dirigeant d’un Medef territorial à en prendre la tête.

Pendant quatre mois, le dirigeant avait fait campagne. Ses thèmes de prédilection ? La baisse des impôts de production, comme tout bon candidat au Medef. Objectif : moins 20 milliards d’euros d’ici à 2027. Le président et actionnaire majoritaire du groupe familial Martin Belaysoud Expansion a également planché sur l’emploi. Pour aider les entreprises qui font face à des difficultés de recrutement, Patrick Martin souhaite ramener vers l'emploi les personnes qui s'en sont éloignées, notamment en coupant le « robinet » des aides. Il prône également une réforme du lycée professionnel, qui serait aussi réussie que celle de l’apprentissage pour laquelle il a œuvré, et souhaite faciliter l’employabilité des seniors.

Stopper le « délire normatif »

L’homme connaît bien les difficultés des entreprises pour être lui-même entrepreneur. À la tête d’un groupe de plus de 3 000 salariés, il occupe le 352e rang des 500 plus grandes fortunes de France réalisé par Challenges. Patrick Martin estime que, pour que la France et l’Europe comblent leur retard en matière d’industrie, il va falloir stopper le « délire normatif », expliquait-il sur BFM TV lors d’un débat face à sa rivale en juin dernier. Le futur patron du Medef souhaite que l’organisation patronale soit davantage présente à Bruxelles, où il envisage d’installer une vice-présidence.

Doucement sur l’environnement

En matière d’environnement, Patrick Martin, 63 ans, s’inquiète de la rapidité avec laquelle les entreprises sont appelées à mener leur transition écologique. Il se veut pragmatique. « Si on doit aller plus loin, on ne peut pas demander aux entreprises françaises dans un laps de temps aussi court de se décarboner, sans quoi on aura des effets paradoxaux, des effets de désindustrialisation, de paupérisation et de fractures territoriales, s’inquiète-t-il. On va beaucoup trop vite. »

Certaines de ses idées pourraient créer quelques remous. Alors que la réforme des retraites n’a pas été une promenade de santé pour le gouvernement, Patrick Martin réfléchit déjà à l’avenir. Il envisage la mise en place de fonds de retraite par capitalisation.

Pour son début de mandat, il va se pencher sur le projet de loi de finances, proposer aux partenaires sociaux de se réunir afin de « dresser un diagnostic partagé » sur les deux grands thèmes que sont le climat et la croissance, mais aussi installer une vice-présidence prospective et idées pour éclairer le débat public sur des questions comme l’intelligence artificielle ou l’impact de la démographie sur l’emploi, a-t-il confié dans la foulée de son élection à BFM TV.

Olivia Vignaud

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