Les 28 et 29 août se tenait la Ref, l’université d’été du Medef. À cette occasion, le nouveau patron des patrons, Patrick Martin, est monté au créneau sur la question de la fiscalité. Présente, Élisabeth Borne lui a répondu.

Baptême du feu pour Patrick Martin. Le 28 août le nouveau patron du Medef donnait le coup d’envoi de l’université d’été 2023 de l’organisation. Un discours déroulé devant un parterre de dirigeants d’entreprise mais aussi face à des membres du gouvernement dont la première d’entre eux, Élisabeth Borne, qui était venue assister au premier rang à cette prise de parole. Patrick Martin a rappelé, devant ses convives de marque réunis à l’hippodrome de Longchamps, tout ce que les entrepreneurs réalisaient et pouvaient encore accomplir pour le bien commun.

Ne pas casser la dynamique

Une fois les sujets consensuels abordés, le patron des patrons est monté au créneau sur ceux qui fâchent. Patrick Martin le répète. Pour arriver à une croissance économique responsable et engagée, les entreprises ont besoin de confiance. Or, dit-il, "je rappelle que (...) les entreprises françaises restent les plus taxées au monde". Et d’ajouter : "Pourtant, voici que prospèrent de nouveau des débats menaçants sur les supposés cadeaux dont elles bénéficieraient. Je veux exprimer solennellement nos craintes et notre résolution à ne pas laisser casser la fragile dynamique de notre économie."

"Les entreprises françaises restent les plus taxées au monde"

Patrick Martin fait ici référence à l’annonce par le gouvernement, au début de l’été, du report de la suppression de l’un des principaux impôts de production. Alors que la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) devait disparaître en 2024, le calendrier est repoussé. Le gouvernement justifie cette évolution par la mauvaise situation des finances publiques. Toutefois, promet le gouvernement, la CVAE sera enterrée d’ici à la fin du quinquennat. "Cette suppression annoncée pour 2024 a été intégrée dans nos business plans, en termes de décisions d'investissements et d'embauches, déplore Patrick Martin. Elle doit intervenir en temps et en heure."

Les finances publiques avant tout

Élisabeth Borne, qui n’a pas dû être très surprise par cette prise de parole, a eu l’occasion d’y répondre lors du discours suivant : "Il faut rendre compatible cette suppression avec la trajectoire de réduction des finances publiques", a-t-elle justifié. La Première ministre a précisé que la disparation progressive aurait bien lieu et que la suppression serait actée "le plus tôt possible". Dans le détail, la baisse de l'impôt se poursuivra en 2024 à hauteur de 1 milliard d'euros, après une réduction de 4 milliards en 2023.

Au-delà de cette épineuse question de la fiscalité, les représentants de l’État ont rappelé leur volonté de soutenir les entreprises. Emmanuel Macron a été le premier d’entre eux puisque la Ref (université d’été du Medef) a débuté par un message vidéo du président de la République. "J'ai besoin de vous pour gagner la bataille du plein emploi", a-t-il affirmé. La cheffe du gouvernement a quant à elle insisté sur le fait qu’il n’y aura pas de hausses d’impôts pour les entreprises et la politique pro-business menée par son gouvernement. Une stabilité fiscale et une tendance de fond toujours bienvenues dans le milieu des affaires.

Olivia Vignaud

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